Stop à la grossophobie
Nous vivons malheureusement à une époque où la société continue de communiquer des standards de beauté surréalistes, qui tournent majoritairement autour de la minceur. Cette idée qu’une femme belle doit être mince, se répand partout : dans la presse, sur les réseaux sociaux et dans l’esprit des jeunes filles qui grandissent au contact de ces images négatives qu’un corps plus en chair que la « normale » décidée par la société ; est laid. Même si nous avons pu constater au cours des dernières années, que ces stéréotypes sont en train de changer, notamment grâce à l’apparition des mannequins plus size et à la prise de parole de femmes qui assument leurs rondeurs et n’ont pas honte de les afficher sur les réseaux sociaux, c’est un discours qui est encore trop peu répandu, en particulier en France. Cela a beaucoup à voir avec le cliché de la parisienne qui est belle, élégante, élancée et mince ; cliché qui est encore sévèrement ancré dans notre société (avec une variété incommensurable de produits amincissants mis en vente partout) et dans notre façon de penser. Cette mentalité a transformé une forme de corps en discrimination, et le mot « gros » ou « grosse » a perdu toute la neutralité de son propos, jusqu’à en devenir une insulte pour celui à qui il est adressé. Le rejet d’un corps dépassant la limite de certaines mensurations, crée des complexes mal placés chez des jeunes filles et jeunes hommes (qui ne sont parfois pas plus âgés que huit ans) qui finissent par souffrir de troubles du comportement alimentaire, pour correspondre à une image trop minimaliste de la beauté. Hélène Bidard, femme politique, conseillère de Paris et adjointe à la mairie de Paris, chargée de l’égalité femmes-hommes et de la jeunesse, était à l’initiative couronnée de succès, pour faire valider le mot « grossophobie » dans le dictionnaire Larousse et Robert. Ce terme regroupe « l’ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses, en surpoids ou obèses ». Il caractérise un large spectre d’actions qui peuvent aller de la discrimination verbale à physique, qui prend place au sein de certains environnements, notamment celui du travail, qui représente à lui seul 20% de stigmatisations des personnes décrites comme en surpoids. Le culte de la minceur nous le fait malheureusement oublier, mais contrairement à ce que l’on entend dans la vie de tous les jours, l’obésité n’est pas un choix, mais une maladie. C’est devenu, certes, un véritable problème dans le domaine de la santé publique en raison de son épidémiologie grimpante, qui touche aujourd’hui huit millions de personne en France (soit 17% de la population du pays) chez les adultes, mais ce n’est pas seulement la conséquence d’une mauvaise hygiène alimentaire. L’obésité peut effectivement résulter d’une alimentation trop calorique et un manque d’activité, physique, mais les causes de cette condition, sont multiples. Chez la femme, par exemple, (et c’est quelque chose dont l’on parle trop peu aujourd’hui encore) des dérèglements hormonaux peuvent entrainer une forte prise de poids incontrôlée, et cela reste malheureusement aléatoire et impossible à anticiper. Des facteurs environnementaux sont également très souvent la cause d’une intense prise de poids, et c’est quelque chose qu’il faut prendre en compte au lieu de faire preuve de méchanceté gratuite envers une personne qui affiche un silhouette forte. Pourquoi jugeons-nous encore une personne que l’on ne connait pas sur son apparence ? Pourquoi l’aspect physique d’un inconnu devrait nous importer ? Pourquoi relève-t-on les défauts de la silhouette de quelqu’un que l’on ne côtoie pas ? Nous ne savons rien de ce que la personne endure dans son quotidien, nous ignorons si elle a une situation financière suffisante pour pouvoir s’alimenter avec des produits frais de qualité qui présentent un coût supérieur aux plats surgelés saturés de gras. Nous n’avons aucune idée si elle vit dans un cadre familial sain, si elle ne subit pas de violences domestiques ou si l’un de ses proches ne souffre pas d’une maladie. On nous dit souvent qu’il ne faut pas se prononcer sans avoir les connaissances nécessaires pour parler d’un sujet, eh bien, il devrait en aller de même pour les gens autour de nous. La nourriture (particulièrement les aliments gras ou saturés) peut présenter une forme de réconfort et il arrive souvent que des personnes qui sont tombées dans l’obésité pour essayer de soulager la difficulté de leur quotidien, souffrent par la suite de troubles du comportement alimentaire, telles que la boulimie ou l’hyperphagie. Ce sont toutes ces choses dont nous devons avoir conscience avant de juger superficiellement une personne, par le seul attrait de son apparence physique. Une personne qui se trouve dans cette situation souffre déjà suffisamment, et il est inutile d’en rajouter une couche en la discriminant. Nous sommes en 2021, et il serait peut-être enfin temps d’arrêter de limiter la silhouette d’une femme, à une seule et unique forme. Il existe de multiples corps sur cette planète, alors ils devraient tous être acceptés et rentrer dans les critères de beauté. On encourage la minceur, on la félicite et la proclame même dans certains milieux, tels que la mode ou les réseaux sociaux. Karl Lagerfeld (paix à son âme), avait prononcé des propos aberrants : « Personne n’a envie de voir des femmes rondes sur les podiums, ce sont les grosses bonnes femmes assises avec leur paquet de chips devant la télévision qui disent que les mannequins minces sont hideux ». Si certes, il existe certaines personnes en surpoids qui font du body shaming (tendance fortement répandue sur les réseaux sociaux) contre les personnes minces, rien ne justifie de toutes les mettre dans le même sac. C’est à cause de ce genre de discours, que l’on n’arrive toujours pas à dépasser le stade du jugement des autres sur leur apparence. Même si nous avons pu constater une évolution bienvenue avec l’émergence de mannequins plus size (telles que Ashley Graham, Tara Lynn ou bien Candice Huffine) et d’influenceuses (telles que Danielle Vanier, Gaëlle Prudencio ou Nicolette Mason) qui assument magnifiquement bien leurs courbes sur les podiums de défilé ou les réseaux sociaux, en diffusant des messages d’acceptance et de body positive. Il serait peut-être temps que tout le monde en prenne de la graine. Nous ne disons pas que nous n’avons pas tous le droit d’avoir des critères physiques préférentielles, mais nous n’avons nullement besoin d’attaquer publiquement quelqu’un qui n’y correspond pas. Parfois, la meilleure chose à faire, c’est de taire son opinion et c’est un conseil que certains détracteurs feraient bien de garder à l’esprit, surtout en sachant que les personnes discriminées peuvent décider, dans leur plein droit, d’entamer des poursuites judiciaires. Une nouvelle année, implique de prendre de bonnes « »résolutions » », et même si nous ne les suivons généralement pas longtemps, il en existe certaines que nous devrions respecter. Et voici celle que nous vous conseillons pour 2021 : « Répandez de la bienveillance ». Oublions la méchanceté gratuite et souvent mal placée, pour laisser place à une attitude positive. C’est tellement simple, alors pourquoi ne pourrions-nous pas le faire ? La devise est toute trouvée pour cette année, et existe depuis la nuit des temps : « traitez les autres, comme vous aimeriez être traité ». Nous sortons d’une année qui a présenté de nombreux challenges, et ce, pour tout le monde. Et bien que la nouvelle année annonce de meilleurs présages, toutes les difficultés rencontrées précédemment ne sont pas encore entièrement dernière nous. C’est pourquoi, il est important de remédier aux comportements néfastes qui peuvent peser encore davantage, dans un climat parfois anxiogène. Cette année aura au moins eu le bénéfice de nous apprendre que les choses peuvent vraiment changer du jour au lendemain et que notre quotidien peut être bouleversé en un simple claquement de doigt du gouvernement. C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de reléguer tous les comportements négatifs que nous avons pu avoir envers autrui et également nous-mêmes, aux oubliettes. S’il y a une leçon à retenir de l’année 2020, c’est qu’il faut chaque jour essayer de voir le bon côté des choses (quand bien même cela peut parfois s’avérer délicat), pour ne pas tomber dans un cycle de négativité chronique qui ne fera que nous tirer vers le bas. Alors surtout faites preuve de positivité et de bienveillance, et votre avenir ne pourra que s’éclairer ! Nous vous conseillons d’aller consulter notre site internet, pour vous informer encore plus en profondeur sur les troubles du comportement alimentaire, mais également pour prendre rendez-vous avec l’un de nos nombreux praticiens – addictologue, diététicien nutritionniste, psycho-somatothérapeuthe, psychologue, psychothérapeute, sophrologue … – et pour consulter un des nos derniers articles : « Le challenge des fêtes de fin d’année pour les personnes souffrant de TCA », pour comprendre comment ces personnes appréhendent le Réveillon ou Noël, et le meilleur moyen de les aider à surmonter ces épreuves, et également notre « Message de bienveillance à toi qui combats si vaillamment les TCA« . « Ensemble, franchissons le pas » Johanna Qu’est-ce que la grossophobie ?
Comprendre ce qu’est l’obésité
Tous les corps sont beaux
Des ondes positives