Le challenge des fêtes de fin d'année pour les personnes souffrant de TCA

Le challenge des fêtes de fin d'année pour les personnes souffrant de TCA

Le challenge des fêtes de fin d'année pour les personnes souffrant de TCA

 

Le challenge des fêtes de fin d’année pour les personnes souffrant de TCA

 

Nous arrivons bientôt à cette période de l’année où nous réunissons toute la famille dans un même foyer pour célébrer le Réveillon et Noël, dans la joie et la bonne humeur, autour d’un copieux repas composé de six entrées, douze plats principaux, vingt-cinq sortes de fromages et sept assortiments de desserts. Ah, cette merveilleuse fête qui célèbre l’importance fondamentale d’être entourée de sa famille aimante et bienveillante. Ce qui est tout aussi bien un euphémisme pour dire que nous allons surtout devoir passer sous le radar d’approbation des grands-parents – qui s’attendront à entendre que nous nous sommes au moins fiancés, surtout lorsque l’on a passé la barre des trente ans -, des oncles et des tantes – qui évalueront notre degré de réussite dans la vie en fonction des études que l’on a choisit et du poste que l’on occupe – et des cousins – qui chercheront à nous montrer qu’ils nous sont supérieurs, à tous les niveaux. Et ne parlons même pas des familles recomposées – là nous atteignons un stade de compétition absolument inégalable !                  

 

 Si les fêtes de fin d’année, sont déjà une période de stresse et d’angoisse, afin que tout se déroule pour le mieux, certains le vivent encore plus mal que d’autres. Effectivement, en plus de devoir cumuler le jugement des différents étages de l’arbre généalogique, ils doivent également faire face à leur propre jugement et à leurs propres angoisses. Nous parlons bien sûr ici, des personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire, pour qui, ces périodes, ne sont pas véritablement festives, mais représentent un véritable challenge aussi bien physique, qu’émotionnel. Pour vous aider à comprendre comment les personnes souffrant de TCA perçoivent ces fêtes de fin d’année, nous vous avons préparé une petite liste non-exhaustive de tout ce qui leur traverse la tête.

 

 

1.Comment s'habiller pour la soirée ?

Cela peut sembler complètement anodin, et pourtant le premier challenge débute ici. Une personne souffrant de TCA a nécessairement énormément changé physiquement depuis la dernière fois que sa famille l’a vue, et trouver la tenue permettant de ne pas montrer à quel point sa silhouette a évoluée, est une véritable préoccupation, synonyme d’angoisse.

Pour quelle raison est-ce aussi important ? Eh bien tout simplement, parce que selon qu’elle ait grossit ou maigrit, la personne souffrant de TCA a parfaitement conscience, que ce qu’elle portera permettra soit de le camoufler, soit de le mettre en avant. D’autant que les périodes de Noël, exigent que nous nous mettions tous sur notre 31 – au risque d’être jugé, si l’on ne se soumet pas à cette règle implicite.

La manière dont l’on va se présenter à sa famille, constitue la première étape de ce long procédé de jugements et d’observations indiscrètes, qui régit l’intégralité du Réveillon et de Noël. L’objectif est d’éviter à tout prix de subir la moindre remarque désobligeante et blessante de son entourage, vis-à-vis de son apparence physique – pour commencer.

 

 

2.Comment endurer Les sujets de conversation qui fâchent ?

Il y a beaucoup de sujets de conversation qu’il faut éviter d’aborder durant les rassemblements familiaux, mais qui sont pourtant toujours mis sur la table. Néanmoins, ces sujets qui sont désagréables pour tous, sont encore plus insupportables pour d’autres.

Les personnes souffrant de TCA sont pour la plupart enfermées dans une bulle d’isolement, de laquelle elles ne sortent peu ou pas du tout, pour interagir avec le monde extérieur. C’est pourquoi, parler d’amour – qui peut déjà paraître comme une notion globalement effrayante pour beaucoup d’êtres humains -, est un sujet à éviter à tout prix, dans la mesure où l’on cherche à s’enquérir sur la vie amoureuse – quasi ou non existante – de la personne concernée. Etrangement, c’est un sujet qui met constamment mal à l’aise, et pourtant, c’est celui qui est constamment abordé – en particulier, par les grands-parents.

Cela va s’en dire que si l’on ne peut pas parler de couple, on ne parlera bien sûr pas de mariage – car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les TCA n’ont pas une limite d’âge, cela peut survenir n’importe quand dans sa vie, aussi bien dans notre enfance, que notre adolescence ou notre vie d’adulte – et encore moins d’enfants – puisque le rapport au corps est un sujet beaucoup trop sensible, ou bien d’échec scolaire – et tout ce qui peut s’interpréter par un sentiment de déception.

Le seul engagement sur lequel les personnes souffrant de TCA doivent se concentrer, est celui qu’elle ont envers elles-mêmes et leur désir de guérir de leur maladie.

 

 

3.Comment conserver les apparences ?

Pour les personnes souffrant de TCA, c’est devenu une seconde nature chez elles. Elles ont tellement l’habitude de mentir à leurs proches et de dissimuler leurs crises, qu’elles peuvent faire semblant que tout aille bien dans leur vie, devant les autres, sans cligner des paupières. Elles sont devenues maîtresses dans l’art de la dissimulation, et très peu de personnes sont capables de percer ce qui se cache derrière leur masque de composition.

Pourtant, c’est tellement épuisant psychologiquement de mentir à son entourage et surtout de se mentir à soi-même. A force de prétendre que tout va bien, on finit soi-même par y croire et c’est comme ça que les crises compulsives ou restrictives, deviennent une habitude et un réflexe naturel, contre lesquels on peut difficilement lutter.

Cette capacité de conserver les apparences, n’est absolument pas une bonne chose, car elle ne fait que renforcer la solitude que ressentent déjà les personnes souffrant de TCA. Celles-ci se confient peu ou pas du tout à leurs proches, sur ce qui les tourmentent, et pourtant c’est important de se montrer honnête avec les autres pour finir par l’être avec soi-même. C’est une erreur de poursuivre cette comédie digne d’un Oscar, car c’est à la fois épuisant physiquement et psychologiquement. Au contraire, il est temps de faire tomber les masques, et peut-être que la période de Noël est la plus adaptée pour cela. C’est une fête qui célèbre les liens familiaux, et quelle meilleure preuve de solidarité et d’unicité familiale, que de tout faire pour aider et soutenir un proche en détresse ?

 

 

4.Comment manger sans culpabiliser ?

C’est évidemment LA question fondamentale que va se poser toutes les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire. Comment ne pourraient-elles pas s’interroger à ce sujet, quand la perception de leur corps et leur rapport à la nourriture, sont complètement déformés ? C’est la cause principale de leur angoisse à l’approche de la fin de l’année, et le jour-j des fêtes de Noël.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les personnes souffrant de TCA ne détestent pas le goût de la nourriture et c’est pour cette raison qu’il n’y a pas qu’une seule forme fixe de TCA, mais plusieurs stades différents. En effet, il est courant chez les personnes souffrant d’anorexie pendant une période, de finir par souffrir de boulimie vomitive par la suite, car le fait se de se restreindre de manger des aliments qui leur font envie, finissent par les faire craquer.

C’est pour cette raison, que les fêtes de Noël représentent une source terrible d’angoisse vis-à-vis de la nourriture. Devoir subir tout un repas démesurément copieux, qui va durer entre 1h et 3h – pour certains -, tout en gardant les apparences face à la dizaine de convives, est un véritable challenge. Les personnes souffrant de TCA sont conscientes qu’elles doivent manger – comme tout le monde -, mais la question des calories, des quantités, des effets sur leur corps, sont autant de raisons qui les rendent hostiles à avaler la moindre bouchée.

 

 

5.Comment manger face au regard des autres ?

Affronter le regard des autres, est l’une des choses les plus difficiles que les personnes souffrant de TCA, subissent au quotidien. Mais le plus insurmontable pour elles, est de subir ce regard quand elles mangent – ou ne mangent pas. Cette impression que chacun de leurs gestes, de leurs expressions, de ce qu’elles avalent ou n’avalent pas, est méticuleusement comptabilisé par quelqu’un d’autre qu’elles-mêmes, est une pensée qui les terrifient et les paralysent complètement sur place.

Elles ont le sentiment d’être placées sous la lunette d’un microscope et que rien de ce qu’elles font, ne peut échapper à cet examen minutieux. Pour elles, chaque convive inspecte nécessairement ce qui passe par leur assiette, ce qui est mangé, ce qui est mis de côté… Tenter de dissimuler l’existence des TCA, passe nécessairement par le fait de se forcer à manger « normalement », tout en essayant de respecter les « règles » de l’anorexie – ce qui est concrètement antithétique. Il faut également tenter de résister à la tentation d’aller se purger entre les plats, pour ne pas être contraints d’absorber la moindre calorie néfaste, On ne veut pas que qui que ce soit s’aperçoive que l’on joue avec sa nourriture et qu’on la disperse d’une manière éparse dans l’assiette, pour que personne ne se rende compte que la quantité est toujours la même que celle servie au départ.

Cependant, à force de vouloir renier l’existence de ces TCA – que ce soit la personne qui en souffre, ou bien ses proches qui sont au courant – pour essayer d’atténuer le moindre risque d’être mal à l’aise, on finit souvent par les mettre au centre de la table en les exposant involontairement au yeux de tous. Alors qu’il aurait été nettement plus cathartique d’en parler calmement avec eux, avant, afin de faire en sorte que les fêtes de Noël se passent pour le mieux, sans reproche et sans jugement, d’aucun parti.

 

 

6.Comment réussir à gérer ses propres pensées ?

Une autre difficulté que les personnes souffrant de TCA, rencontrent lors de ses périodes de fêtes, est de devoir affronter leurs propres pensées négatives, à la chaîne. En effet, elles craignent autant leur propre regard, que celui des autres. Un nombre incalculable de pensées les traversent, à la nanoseconde près : « Combien y a-t-il de calories dans le foie gras ? Est-ce que je ne devrais pas sauter l’apéritif pour manger lors du repas ? Il ne faut pas que je mange de pain, surtout ! La dinde a l’air délicieuse, mais est-ce que la farce ce n’est pas trop lourd ? En principe, il n’y a pas beaucoup de calories dans les fruits de mer, si ? Bon, au cas où, je ne vais pas en prendre plus de deux. Si je prends de la viande, il vaut mieux que je prenne des haricots verts, plutôt de que la purée. Je vais sauter le fromage, si je prends du dessert. Est-ce que je ne devrais pas aller aux toilettes avant de prendre du gâteau ? Il y a moins de calories dans la bûche aux fruits rouges que dans celle au chocolat, j’imagine. Faudra que j’aille me purger, après le repas ! »

 

 

Ceci n’est qu’un exemple de scénario, parmi tant d’autres possibles. Mais cela peut donner une petite idée de la quantité horrifiante de questionnements et d’impératifs qui encombre l’esprit des personnes souffrant de TCA.

 

 

 

Ce serait un euphémisme que de dire que lorsque les TCA s’invitent pour Noël, les festivités se retrouvent quelque peu gâchées. C’est pour cette raison que nous invitons les personnes souffrant de TCA à en parler ouvertement à leurs proches, pour qu’elles puissent être soutenues durant ces périodes de tentation et surtout de frustration, qui accompagnent les grands repas du Réveillon et de Noël. Si vous ne vous sentez pas prêts à en parler à toute votre famille – ce qui est parfaitement compréhensible -, choisissez une personne à qui vous faites délibérément confiance dans votre entourage – cela s’avère être généralement votre frère ou votre sœur, si vous en avez ou bien votre mère ou votre père – et avec laquelle vous passerez les 95 % de votre temps, durant les fêtes. Cette personne sera votre alliée, pour vous aiguiller dans la tempête des TCA et vous aidera à ne pas sombrer.

 

Par ailleurs, retenez bien que quoi qu’il arrive, peu importe à quel point vous anticipez les choses, n’oubliez pas que le plus important est de passer un bon moment – en dépit du radar d’approbation de la famille et de vos troubles du comportement alimentaire. Les fêtes de fin d’année, font parties des rares périodes de l’annér où l’on parvient à réunir toute la famille dans des circonstances – normalement – chaleureuses et conviviales. Et même si nous avons tous eu à un moment ou à un autre de notre vie, des différents avec notre famille, il est important de se rappeler – surtout en ces périodes de partage -, qu’elle reste malgré tout notre famille et qu’on l’aime, en dépit de ses – nombreux – défauts. Alors essayez au mieux de mettre vos TCA de côté, pour qu’ils ne viennent pas gâcher vos festivités.

 

Nous vous conseillons d’aller consulter notre site internet StopTCA, pour vous informer encore plus en profondeur sur les troubles du comportement alimentaire, mais également pour prendre rendez-vous avec l’un de nos nombreux praticiens – addictologue, diététicien nutritionniste, psycho-somatothérapeuthe, psychologue, psychothérapeute, sophrologue – et pour consulter nos articles précédents : « Combattre la négativité : Penser positif ! Vivre heureux » et nos « 8 phrases blessantes que l’on ne doit plus entendre quand on souffre de TCA », pour comprendre plus en profondeur l’impact que les mots peuvent avoir sur le moral d’une personne mentalement instable.

 

 

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