Je touche la guérison de près et j’en suis fière.
Bonjour tout le monde et merci Céline de me laisser témoigner. Je m’appelle Anne, j’ai 26 ans et j’habite à Paris. Je souhaite témoigner aujourd’hui pour vous envoyer du courage car je sais comme il est compliqué de se battre et d’aller mieux. Pour ma part, après 12 ans de TCA je vais enfin mieux. De l’extérieur j’ai la belle vie. Super appartement, des beaux vêtements, des parents qui réussissent … mais si on gratte un peu le vernis, c’est pas tout à fait comme ça. J’ai eu une enfance très stricte et des parents pas forcément présents. TRAVAIL TRAVAIL et un peu de DODO telle est leur devise. Du coup j’ai passé beaucoup de temps avec la nounou, mais pas trop avec mes parents. Aujourd’hui je ne les blâme plus. Après plusieurs mois de thérapie familiale ( il y a quelques temps de cela), j’ai pu calmer ma colère envers eux. Je ressentais aussi beaucoup d’abandon de leur part et une sorte de je m’en foutisme à mon égard. Aujourd’hui, ses ressentis se sont quand même bien estompés même si je ne sais pas si je réussirais vraiment à ne plus leur en vouloir d’avoir fait une fille pour la laisser de côté. Je dis ça, mais en même temps je veux juste allez le l’avant et ce dans tous les aspects de ma jeune vie. Oui car 26 ans c’est jeune. J’ai commencé à souffrir de TCA quand j’avais 14 ans, au collège. Je ne me suis pas tout de suite aperçue que j’étais tombée dans l’anorexie… Je ne voyais pas souvent mes parents et quand on passait un peu de temps ensemble ma maman me disait des propos du genre “ ma fille il faut te remplumer un peu. Mange ma puce et ça ira mieux” “ attention c’est bien de reprendre du poids mais pas trop non plus “. A ce niveau là, mon papa n’intervenait pas trop. Car pour lui c’était une histoire de femme. Au tout début de la maladie, j’étais dans un dénis.Pendant 2 ans, j’étais vu comme la fille cool de l’école. Belle, mince, populaire … Pourquoi changer quand on donne l’impression que tout va bien? On finit limite par y croire nous même – même si la réalité nous rattrape rapidement. Et puis, quand je suis rentrée au lycée j’ai voulu aller mieux. Le déclic ça a été un garçon qui me plaisait beaucoup. C’était plus qu’un simple coup de coeur, c’était pour moi un coup de foudre. Et surprise, nous sommes toujours ensemble depuis. Au début lui me considérait comme une amie. La maladie lui faisait trop peur. Pour son âge il était déjà mature. Même s’il ne m’a pas tout de suite aimé, il s’est quand même conduit comme un vrai gentleman depuis le début. Il a vu toutes les phases de mon évolution, m’a soutenu, m’a encouragé, ne m’a pas lâché un moment. J’ai échangé avec Céline ( la fondatrice de StopTCA – d’ailleurs merci pour ce que tu fais ) , et c’est vrai que les proches ont leur rôle à jour dans le rétablissement des patients. Comme je vous l’ai dit mes parents n’ont pas été trop présents pour moi, trop pris par leur travail et leur vie. Par contre avec mon copain, et sa famille j’ai trouvé une seconde famille. A mon sens, ils ont joué un rôle capital dans mon mieux être. Je le raconte comme ça mais il y a eu aussi beaucoup de bas. J’avais beaucoup de blocages pour aller mieux , beaucoup de craintes, de peurs, de fausses croyances, et des habitudes pas très saines qui étaient bien ancrées. Au départ il m’a aidé à trouver une psychologue. Je me souviens que le choix était compliqué. Je ne savais pas qui choisir, pas par ou commencer. Il m’aura là aussi bien aidé, bien rassuré. Comme j’étais encore mineure, la psychologue a voulu que mes parents l’appellent ,et rédige une autorisation de prise en charge. Elle aurait aussi souhaiter que mes parents viennent au premier rendez-vous ou à part pour aussi parler mais à ce moment là, mes parents n’étaient pas dans cette même optique. C’est quelques mois plus tard qu’ils comprendrons réellement que j’avais besoin d’eux et c’est là qu’ils commenceront à faire des efforts pour être un peu plus présents et commencer une thérapie familiale. Tout ça pour vous dire de ne pas vous décourager. Vous n’êtes jamais seul même si vous le pensez. Il y aura toujours quelqu’un qui vous attendra au coin de la rue. Aujourd’hui je me considère pratiquement guérie. Je me suis battue pour arriver jusqu’ici et je vais continuer pour terminer les derniers kilomètres. A mon tour je dis bon courage à vous toutes et tous qui me lirez ! Témoignage publié la semaine dernière : Karine – « L’anorexie : cette amie que je dois quitter"